Luis E. Lopez Dominguez
IL n’y a plus aucune marge d’erreur. Ni de questions à poser. Les médias occidentaux ont fait du bon travail, et le soutien financier et militaire anglo-américain aux « insurgés » a été la clé du succès de l’Occident dans la nouvelle restructuration du Proche Orient.
Les événements des dernières semaines témoignent du niveau de dégradation du conflit syrien. L’Occident a boycotté toute forme de dialogue, tandis que l’argent coule à flots et les armes transitent par la frontière pour déstabiliser le pays et provoquer la chute d’un gouvernement constitutionnellement élu. Malgré les efforts de la Russie et de la Chine pour favoriser un dialogue entre l’opposition armée et le gouvernement de Bachar al-Assad, les combats se sont étendus à la capitale.
L’Occident s’est livré à une guerre médiatique pour déformer les faits, montrant qu’il a su tirer les leçons des erreurs du passé. L’industrie anglo-américaine des changements de régimes au Proche Orient préfère alimenter les conflits plutôt que d’envoyer des soldats.
D’après le quotidien The Guardian, il existe toute une machine économique derrière les changements au Proche Orient. Une équipe formée pour la plupart par des néo-conservateurs nord-américains en quête d’investissements juteux. Depuis l’invasion du président W. Bush en Irak, ce sont eux qui financent les campagnes médiatiques et recrutent des mercenaires qu’ils introduisent dans le pays de la région en conflit et qu’ils présentent ensuite comme des « citoyens indignés ».
La presse occidentale « a habituellement recours à des formulations telles que « porte-parole », « militant pro-démocratie », tout en se gardant de mentionner le parcours ou la filiation politique de ces mercenaires. Plusieurs de ces sources sont associées au négoce anglo-américain des changements de régimes », souligne le site internet Russia Today.
LE « DIRECTEUR DES RELATIONS PUBLIQUES » DE L’OPPOSITION
Ausama Monajed est chargé des relations publiques. Il est présenté à de nombreuses occasions comme un spécialiste de programmes télévisés, et il est même chargé de la campagne médiatique contre le gouvernement syrien à travers son blog The Huffington Post UK.
Monajed est le fondateur de Barada TV, une chaîne de l’opposition basée à Londres, ainsi que conseiller du président du dénommé Conseil national syrien (CNS), selon le Washington Post.
Ce même quotidien révèle que l’année dernière, des fuites dévoilées par WikiLeaks indiquaient que le Département d’État a octroyé 6 millions de dollars a Barada TV et aux insurgés au début des manifestations.
Monajed entretient aussi des liens étroits avec Michael Weiss, l’un des « spécialistes » de la Syrie les plus mentionnés par l’Occident et un chaud partisan de l’intervention militaire US dans la région. Il dirige un centre d’études sur la politique étrangère – basé à Londres –, et il est le chef de Hamza Fakher, un autre « militant pro-démocratique » chargé des relations publiques cité à plusieurs reprises comme une source digne de fois sur « les crimes » commis par le gouvernement d’Al-Assad.
LE CLUB BILDERBERG ET LA PORTE-PAROLE DU CNS
Bassma Kodmani, probablement l’une des voix les plus importantes au sein du CNS, membre de son comité exécutif et responsable des relations extérieures, a joué un rôle essentiel.
Elle n’a pas manqué cette année de se faire remarquer au Club Bilderberg (une association huppée et fermée qui tire les fils de la machine de domination mondiale, et formée pour la plupart par des personnalités influentes de la politique et de l’économie, toutes occidentales).
En 2005, le programme de recherches politiques lancé par le Conseil des relations extérieures (CRE), puissant groupe de pression des USA, l’a nommée conseillère générale.
Ce projet est placé sous la supervision de la banque des États-Unis, et l’on connaît ses liens avec le monde diplomatique et industriel, et avec l’espionnage britannique de l’institution financière Center for European Reform, qui a son siège à Londres.
Bassma Kodmani a également a le statut de directrice de recherche à l’Académie diplomatique internationale (une institution indépendante dirigée par Jean-Claude Cousseran, ancien chef du renseignement français).
Le Guardian souligne par ailleurs qu’« ils sont en train de vendre l’idée d’une intervention militaire et d’un changement de régime » pour leur propre profit. « L’information et les statistiques de ces sources ne constituent pas forcément des nouvelles en soit. Il s’agit plutôt d’une campagne publicitaire, d’une campagne de relations publiques », précise le Guardian.
L’Observatoire syrien des droits de l’Homme, qui a son siège à Londres, joue également un rôle actif dans cette campagne. « Pour présenter une intervention comme « inévitable », on parle d’atrocités, de bombardements et de violations des droits de l’Homme soi-disant commis par le gouvernement d’Al-Assad », fait remarquer le quotidien britannique.
Tel est le rôle échu à l’Observatoire syrien. La « source digne de foi » citée par les médias européens pour faire état des massacres et de chaque combat entre les forces loyales à Al-Saaad et l’opposition armée.
La Russie et la Chine, en coordination avec l’envoyé spécial de l’ONU, nagent à contre-courant. Les États-Unis disposent d’une énorme machine médiatique au service de leurs intérêts. La véritable opposition a tout sauf un visage syrien.
Source : granma
http://stcom.net/news/?p=9507
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