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jueves, 12 de abril de 2012

Huit jours de deuil national après le décès de l'ex-président Ben Bella

Ahmed Ben Bella, le premier président (1962-1965) de l'Algérie indépendante, est mort mercredi à Alger, à 96 ans. Des funérailles nationales auront lieu vendredi dans la capitale. Huit jours de deuil national ont été décrétés.
Par Christophe DANSETTE (vidéo)
FRANCE 24 (texte)

Premier président de l’Algérie indépendante, Ahmed Ben Bella est décédé à son domicile, mercredi 11 avril, pendant son sommeil, dans le quartier de Hydra, sur les hauteurs d'Alger. Âgé de 96 ans, il ne verra pas, le 5 juillet prochain, son pays célébrer le 50e anniversaire de son indépendance, dont il est considéré comme l’un des héros.

Ses funérailles auront lieu vendredi au Carré des martyrs du grand cimetière d'El Alia, dans la capitale. Auparavant, sa dépouille sera exposée au Palais du Peuple, l'ancienne résidence des gouverneurs d'Algérie, à partir de jeudi 12 avril à la mi-journée. Le président Abdelaziz Bouteflika a également décrété un deuil national de huit jours à compter de ce mercredi sur l'ensemble du territoire, a rapporté l'agence APS citant la présidence.

"C’est une page de l’histoire algérienne qui se tourne aujourd’hui, puisque l’un des derniers pères de l’indépendance vient de s’éteindre avec la disparition de Ben Bella", souligne Zidane Khoulif, professeur de relations internationales à l’université Paris-III, sur l’antenne de FRANCE 24.

Né en décembre 1916 à Maghnia (Ouest), Ahmed Ben Bella grandit dans une famille de paysans originaire du Maroc et fait ses études à l'école française de Tlemcen. Appelé au sein du 5e régiment de tirailleurs marocains durant la Seconde Guerre mondiale, il est décoré de la Médaille militaire par le général de Gaulle en personne. Mais dès la fin du conflit, il s'engage dans la lutte armée des nationalistes algériens contre le colonialisme français. Dirigeant de l'Organisation spéciale (OS), il se distingue notamment en organisant le casse de la poste d'Oran qui procure des fonds inespérés à la rébellion. Arrêté et condamné à huit ans de prison par les autorités françaises, il s'évade de la prison de Blida en 1950. En 1954, l'insurrection armée contre la présence française éclate en Algérie et Ben Bella devient l’un des fondateurs du Front national de libération (FLN).

Déposé par Boumediene

Arrêté deux ans plus tard par l'armée française, il restera emprisonné jusqu’à la signature des accords d’Évian, en mars 1962, qui mettent fin à la guerre d’Algérie. Après avoir formé, en septembre 1962, le premier gouvernement de l’Algérie indépendante, il est élu premier président de la République algérienne le 15 septembre 1963. Il engage alors son pays dans une politique de "socialisme arabe" et cherche, en pleine Guerre froide, à incarner le tiers-monde non-aligné aux côtés du Cubain Fidel Castro et de l'Égyptien Gamal Abdel Nasser. Durant son mandat, de nombreux opposants seront emprisonnés et des soulèvements seront violemment réprimés en Kabylie.

"L’Algérie est un pays pas facile à diriger", avait-il coutume de dire. Et pour cause : il ne sera resté en fonction que deux ans, puisqu’il est écarté du pouvoir le 19 juin 1965, à la suite du "redressement révolutionnaire" du colonel Houari Boumediene, son ministre de la Défense et vice-président. Arrêté, il sera emprisonné sans jamais avoir été jugé, même après la mort de son ancien compagnon de lutte en 1978.

Assigné à résidence à partir de 1979, il ne sera gracié qu’en 1980 par le président algérien Chadli Bendjedid. Epuisé, il s’exile en France puis en Suisse jusqu’en 1990, avant de rentrer au pays à la faveur de la libéralisation du système politique algérien. Bien que retiré de la vie politique, il apporte son soutien à la "réconciliation nationale" avec les islamistes algériens prônée par le régime actuel. Enfin, en 2007, il est nommé président des Sages de l'Union africaine chargés de la prévention et de la résolution des conflits.


FRANCE - ALGÉRIE
Paris tente de dépassionner le 50e anniversaire des accords d'Évian

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